Lutte réussie contre la prolifération de la grenouille taureau : retex du SEBB et du CDPNE

La Grenouille taureau (Lithobates catesbeianus), originaire du Sud-Est des États Unis d’Amérique, a été découverte en 2002 en Loir-et-Cher par le Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l'Environnement (CDPNE). Elle est reconnue au niveau mondial comme l’une des 100 espèces exotiques envahissantes les plus néfastes au monde. Elle fait également partie des espèces jugées comme préoccupantes pour l’Union Européenne dans le cadre du règlement européen sur la prévention et la gestion des espèces exotiques envahissantes.

La Grenouille taureau peut pondre jusqu’à 20 000 œufs par ponte. En comparaison, les espèces locales pondent en moyenne 200 œufs ! Cela participe à lui procurer un avantage compétitif important et une dynamique puissante.

La Grenouille taureau impacte les espèces locales de différentes manières :

• par prédation: elle se nourrit d’invertébrés aquatiques, de poissons, d’amphibiens, et parfois de reptiles, d’oiseaux et de micro-mammifères ;

• par compétition: elle se nourrit des mêmes proies et utilise les mêmes habitats que les autres prédateurs des zones humides ;

• par transmission d’agents pathogènes: elle est porteuse saine de ranavirus (virus touchant les poissons, les amphibiens et les reptiles) et de la chytridiomycose (maladie infectieuse provoquée par un champignon et responsable de nombreuses mortalités d’Amphibiens à travers le monde).

Après deux programmes consécutifs pour développer des méthodes de lutte (par le Syndicat d’Entretien du bassin du Beuvron (SEBB) de 2003-2009 puis par le CDPNE de 2009-2016), le programme européen LIFE CROAA a été lancé (Control stRategies Of Alien invasives Amphibians.) et porté par le CDPNE en 2016. Aujourd'hui grâce à l'action concertée des différents partenaires, la population de l’espèce sur le bassin du Beuvron a largement diminué et reste sous surveillance.

Découvrez le retour d'expérience croisé de Michaël ROLIN, Chargé d'études faune au CDPNE et de Dominique BEGUIN, technicien rivière au SEBB.