Edito de M. Philippe LE GRAND
Président d’INFRANUM
Alors que nous fêtions ces derniers mois les dix ans du Plan France THD et que la réussite de cette politique publique inédite reste suspendue à la résorption des problématiques de qualité qui mobilise l’ensemble des acteurs, les premiers ralentissements apparaissent sur le « chantier du siècle » avec un effet en trompe-l’œil : si nous sommes revenus à un volume proche de 2019 avec 5 millions de prises, celles qui mobilisent la filière concernent un linéaire bien plus grand. L’activité de la filière demeure donc soutenue, mais continuera à refluer progressivement dans les prochaines années.
Tout se passe selon le Plan, et de Plan il en est encore question avec la fermeture du réseau historique cuivre. Ce dernier laissera progressivement à la fibre optique la seule responsabilité des accès fixes, ce qui pourrait accompagner une dynamisation du marché entreprise.
Le « Good Deal », récemment proposé par l’Avicca et InfraNum, a précisément pour objectif de consolider pour les décennies à venir les fondations de notre œuvre commune. Nous appelons les pouvoirs publics à être au rendez-vous des décisions nécessaires pour notre filière. Les solutions existent, elles sont pour la plupart inédites mais ont en commun d’être efficaces industriellement parlant, d’être économes en argent public, de préserver l’emploi et d’assurer la cohésion et l’attractivité de nos territoires. De Plan, il est finalement toujours question, et ce sera encore le cas lorsque nous nous interrogerons sur la convergence des transitions numérique et écologique.
Dans les défis qui se présentent à notre filière, celui de réussir la transformation numérique de notre pays passera par le succès des projets de territoires connectés et durables. Nous devrons pour cela répondre à de nombreuses questions. 2023 est-elle celle de l’émergence des projets structurants ? Comment pouvons-nous ensemble permettre aux collectivités de saisir les opportunités nouvelles que certaines appréhendent déjà, sans créer de nouvelles fractures au seul bénéfice des territoires pionniers ? Quelle articulation trouver avec les datacenters de proximité portés par les initiatives publiques et privées ? Nos offres de formation sont-elles adaptées aux enjeux d’aujourd’hui ?
Les membres de notre fédération sont aussi les entreprises et les emplois de vos territoires, nous avons le numérique en commun. Le numérique constitue un socle du développement économique et de la réindustrialisation de notre pays, il essaime partout et contribue tant à la réindustrialisation du pays qu’à son rayonnement et à son attractivité sur la scène internationale. Il nous appartient de poursuivre le chemin et de rendre possibles de nouvelles réussites industrielles françaises.
À toutes et tous, je vous donne donc rendez-vous à Bourges pour écrire le futur de nos territoires !