« Entretiens sur le sauvage » : regards croisés sur les rapports homme-nature
Plus des trois-quarts de la population française vit en ville. Cette progression de l’urbanisation s’est accélérée lors de la dernière décennie, les villes couvrant désormais près du tiers du territoire. Dans ces conditions, avec les occasions de rencontre, la familiarité avec la faune sauvage se perd. La connaissance du comportement et de l’écologie d’espèces communes devient l’apanage de spécialistes ou de passionnés. Le « sauvage » relève de moins en moins de l’expérience directe et de plus en plus du spectacle fascinant et divertissant qu’en proposent grands et petits écrans.
Parallèlement, se multiplient, dans un cadre de forte médiatisation, les conflits d’usage suscités par la protection ou la gestion de certaines espèces sauvages telles que les loups, les ours, les vautours, les cormorans, les goélands, les corvidés, les sangliers, etc. En effet, de nouvelles tensions se font sentir dans les zones de cohabitation et la présence des carnivores n’est plus le seul sujet de discorde. De plus en plus de dégâts sur les cultures et sur les régénérations forestières sont rapportés, qu’ils soient causés par des espèces appartenant à la faune chassable, à des espèces exotiques envahissantes, à des espèces dites « susceptibles de provoquer des dégâts » ou encore à des espèces ravageuses. Les questions sanitaires deviennent par ailleurs de plus en plus sensibles avec le développement de crises touchant à la fois la faune sauvage, la faune domestique et parfois l’homme.
Les mouvements de mobilisation pour la défense des animaux sauvages et de nouvelles pratiques soucieuses du bien-être animal se répandent dans la société, dénonçant comme « cruelles » les activités traditionnelles de contrôle de la faune sauvage que sont la chasse ou le piégeage. Des projets, dont certains soutenus directement par l’Etat, proposent de faire place au « sauvage en ville ». Les questions liées à la coexistence avec les animaux sauvages font ainsi l’objet d’un constant et vigoureux débat public.
La Fondation François Sommer, fondation reconnue d’utilité publique, est au cœur d’un écosystème d’acteurs mêlant l’art, la nature et la science. A travers son pôle nature, elle s’est donnée pour mission de contribuer à la gestion durable et à la conservation des écosystèmes et à l’utilisation durable des ressources naturelles, en recherchant un rapport Homme/Nature mutuellement bénéfique.
C’est dans ce contexte que la Fondation François Sommer a réalisé une série d’interviews « Entretiens sur le sauvage ». 19 entretiens où chercheurs en sciences du vivant et en sciences humaines et sociales, naturalistes, gestionnaires d’espaces protégés et artistes évoquent leurs expériences, leurs travaux et la relation qu’ils entretiennent avec le sauvage.
Ces entretiens ont été menés entre 2015 et 2020 par le philosophe Patrick Degeorges et réalisés par Olivier Taïeb de Noir Bleu Production.
A travers une lecture linéaire, auteur par auteur, ou question par question, il est possible de naviguer à l’intérieur des différents entretiens qui croisent les regards autour des enjeux contemporains de nos relations aux espaces et aux espèces sauvages.
A voir et écouter sur YouTube :
- Sergio Dalla Bernardina : Anthropologue
- Véronique Servais : Anthropologue
- François Moutou : Ecologue - Docteur vétérinaire
- Jean-Claude Génot : Ecologue
- Catherine Larrère : Philosophe
- Jean-Pierre Marguénaud : Professeur de droit privé
- Sophie Bobbé : Anthropologue
- Raphaël Larrère : Sociologue
- Baptiste Morizot : Enseignant – chercheur en philosophe
- Grégory Quenet : Professeur en histoire de l’environnement
- David Pierrard : Responsable Ecole et Domaine de Belval
- Denis Couvet : Professeur au Muséum en Biologie de la conservation
- Gilbert Cochet et Béatrice Kremer - Cochet : Professeur agrégé de sciences naturelles
Publié le 07/09/2020