Edito de François DUROVRAY et Brigitte VERMILLET
3 questions au président et vice-présidente déléguée à la transition écologique et à la croissance verte du Conseil départemental de l'Essonne
Le Département de l’Essonne aménage une nouvelle forêt de 35 hectares sur les territoires d'Etréchy, d'Auvers-Saint-Georges et de Morigny-Champigny. Ce bois, inauguré en octobre, est un legs provenant d’un propriétaire privé. Ce genre d’initiative est-il fréquent ? Que représente-t-il pour vous ?
Quelques mots sur notre politique environnementale avant tout. Afin de préserver la qualité de sites, et d’assurer la sauvegarde des habitats naturels, le Département mène depuis 1989 une politique de protection, de gestion et d’ouverture au public des Espaces Naturels Sensibles en Essonne. Cette politique a d’ores et déjà permis la sanctuarisation de 49 614 hectares d’espaces naturels sur le territoire desquels 3 261 ha ont déjà été achetés et restaurés, soit directement par le Conseil départemental, soit par les collectivités grâce à nos aides financières et techniques.
Le legs vient, quant à lui, enrichir le patrimoine naturel départemental. Sur 35 hectares, 25 hectares ont été aménagés pour le public (les 10 hectares restant étant constitués de boisements humides). Le Département a sécurisé et nettoyé deux chemins existants, dont un sentier de grande randonnée (GR). Enfin une partie se situe également sur l’itinéraire départemental de randonnée « Le chemin des sables ».
L’Essonne possède un patrimoine naturel remarquable composé d’une variété de paysages. L’acquisition et l’aménagement de la forêt de la Barre offrent donc aux Essonniens une parenthèse verte, à deux pas de chez eux. C’est une illustration concrète de notre campagne de valorisation du territoire Essonnien : « Le bonheur est dans le près ». Enfin l’intérêt est aussi environnemental et paysager puisque ce massif contribue à favoriser la biodiversité et à créer des zones naturelles vertes au sein des paysages artificialisés de la région parisienne.
Un pôle d’excellence scientifique verra le jour d’ici 2026 sur le site du Muséum d’histoire naturelle de Brunoy. Le Département souhaite qu’il soit ouvert au public. Pourquoi est-ce important ? Quel.s public.s ciblez-vous en particulier ?
L’Essonne est le premier département en termes de recherche. Être à l’avant-garde fait partie de notre ADN. Je pense bien entendu au plateau de Saclay où s’est créée une dynamique d’innovation très importante. Le Nord-Est du département, où se situe Brunoy, a encore une identité en devenir qui n’est encore appropriée par tout le territoire.
C’est ainsi que le Département a décidé de lancer une grande campagne de réhabilitation de l'unité mixte de recherche du centre d'écologie générale de Brunoy avec, comme objectif, de créer un pôle d'excellence scientifique « biodiversité-santé ». En effet, cette unité accueille déjà le plus grand élevage au monde de microcèbes, de petits lémuriens sur lesquels sont menées des études touchant au développement et au vieillissement. La poursuite des recherches scientifiques et le renforcement de l'expertise du site en gestion de la biodiversité sont un des axes du projet pour lequel le Département a prévu de mobiliser trois millions d’euros.
Un volet axé sur l'ouverture au grand public, notamment les scolaires, est aussi à l'étude. En effet le Muséum peut avoir un rôle important dans la mission de sensibilisation du plus grand nombre à la protection de notre planète.
A quelques dizaines de kilomètres de Paris, la nature essonnienne abrite de nombreux « trésors naturels », quels sont ceux que le Département souhaite en priorité protéger et faire découvrir ?
Avec 25 % de son territoire occupé par des milieux naturels, l’Essonne possède une biodiversité particulièrement riche et variée. Des paysages aussi différents que les pelouses calcicoles, les platières, ou encore les zones humides coexistent. Le territoire se distingue également par une trame verte (forêts, friches, landes, prairies...) et bleue (rivières, étangs, marais...) qui structure ses paysages.
Quatre régions naturelles se dessinent en Essonne : le Hurepoix au nord-ouest, la Brie française au nord-est, la Beauce au sud-ouest et, enfin, le Gâtinais français au sud-est. Chacune d’elle a ses propres spécificités.
Nombreux sont les sites naturels remarquables qui méritent d’être préservés et valorisés. Citons, par exemple, les 13 sites géologiques de la réserve nationales autours d’Etampes, ou encore, les Marais de la basse vallée de l’Essonne et de la Juine (MBVEJ). Ces derniers s’étendent sur 550 hectares, classés Natura 2000, et constituent ainsi la plus grande zone humide du département, abritant une grande richesse écologique reconnue aux niveaux européen, national et départemental.
Enfin, le Département a mené une importante campagne de réhabilitation pour redonner vie au Domaine de Méréville. Ce jardin pittoresque exceptionnel de 58 hectares composé par François-Joseph Bélanger, puis, Hubert Robert est un joyau de l’art des jardins anglo-chinois de la fin du XVIIIe siècle. Il est classé monument historique et espaces naturels sensibles par son intérêt écologique.
Ce travail s’intègre dans une démarche de valorisation du réseau des parcs et jardins présents sur son territoire qui a pour objectif de dynamiser le territoire du Sud-Essonne et de proposer une offre scientifique, culturelle et touristique unique.
La liste est longue et n’est pas exhaustive car, encore une fois, l’Essonne regorge de trésors !
François DUROVRAY, président
Brigitte VERMILLET, vice-présidente déléguée à la transition écologique et à la croissance verte