Cycle "Mobilité"- 4/5 - Argumenter et défendre une mobilité inclusive avec le Laboratoire de la Mobilité Inclusive (LMI)

La fracture entre les centres villes, les métropoles, les périphéries urbaines et rurales ne cesse de croître.

Des territoires entiers sont devenus, à bien des égards, de véritables déserts où services sociaux, médecins, hôpitaux et commerces ont fini par mettre la clé sous la porte et où les jeunes se heurtent à une assignation à résidence. Un piège dangereux car, on le sait, l’ancrage géographique restreint drastiquement le champs des études. Or, au centre des inégalités criantes, la mobilité quotidienne comme condition d’insertion sociale et professionnelle paraît être un des vecteurs essentiels.

Le constat est sans appel : un Français sur cinq aujourd’hui est en difficulté de mobilité et de ce fait menacé d’exclusion. Chez les plus fragiles, à faible niveau de diplôme et de revenus, le bilan est encore plus inquiétant : une personne en insertion sur deux a déjà refusé un emploi ou une formation et 28 % ont abandonné leur emploi ou leur formation en cours, faute de mobilité.

Ces freins ne touchent pas que les jeunes : 21 % des personnes reconnues handicapées étaient au chômage en 2015 souvent parce que le permis leur était inaccessible (deux fois plus que la moyenne nationale). Quant aux seniors, la faiblesse de leurs revenus, l’augmentation des distances à parcourir pour accéder aux services de santé ou aux commerces ainsi que leur équilibre cognitif et psychologique fragiles font, d’eux aussi, une population vulnérable.

Si à tous ces empêchés viennent s’ajouter ceux qui n’ont pas acquis les compétences nécessaires pour se déplacer (représentation des lieux, lien entre espaces et réseaux de transport, aptitudes à passer le permis de conduire..), alors ce sont des millions de personnes qui sont tenues à distance de tous les moyens de transports.